PETITE ODYSSÉE MAROCAINE D'UN FRONTERA



Mai 2013.
C'est décidé, j'emmène ma mère de 85 ans au Maroc avec mon Frontera histoire de faire quelques pistes ...


Le 30 avril, arrivée à Tanger depuis Barcelone … 1.5 h de retard … le grand b…. pour sortir du nouveau port et il faut rallier Moulay Bousselham pour manger et dormir à la "maison des oiseaux", un coup de téléphone évite de trouver porte close !
Le 1er mai arrivée à Fès via Volubilis et Meknès. C'est une ville magnifique, loin du harcèlement de Marrakech, ici l'on prend plaisir à sillonner la médina ronde comme un dos de dromadaire ! 2 jours c'est bien pour s'immerger, visiter, commercer ! Le séjour au "Riad Mabrouka" est un enchantement à 2 pas de la médina.
Sans doute la journée la moins passionnante pour aller à Demnate où nos amis Jacky & Yan nous attendent, Yan avec une impatience fébrile puisque je lui porte des pièces pour son "90". Le Frontera reçoit son chèche "Forum 4x4 Maroc", le voici paré pour le sud. Quelques achats volumineux et fragile resteront à la "Kasbah Timdaf" en attendant notre retour.
 

En ce samedi 5 mai, c'est donc parti pour le sud, bifurcation à Sidi Rahal pour éviter Marrakech. C'est une petite route sympathique qui ondule au gré des collines avec le Toubkal en point de mire. Arrivée au Tizi n'Tichka et photo souvenir !
Quelques km plus loin, départ à gauche dans un embranchement tordu et nous voici sur l'ex piste de Télouet.
Visite de la magnifique Kasbah du Pacha avant d'engager la descente vers Aït Ben Haddou. Cette vallée de l'Oulina est purement magnifique, depuis que j'en rêvais je ne suis pas déçu … comme dit ma mère (85 ans) qui m'accompagne : devant c'est superbe … à gauche c'est superbe … et à droite c'est superbe aussi … et tout ceci n'est que la stricte vérité !
Ô surprise en arrivant à Aït ben Haddou : il est 18 h 00 et c'est désertique, 3 voitures et pas un chat ! il est vrai que lorsque je veux descendre faire une photo je me fais repousser dans la voiture par le vent ! Piste jusqu'à Ouarzazate, la poussière est poussée devant la voiture !
Arrivée à la "Kasbah Zitoune" où Claudie apprécie les chocolats venus de France, quant à Lahcen (son mari) il s'extasie devant le Frontera accompagné d'une bonne bière "Casablanca" !

Dimanche 6 mai, petit tour au souk pour voir les copains berbères, dégustation de keftas aux œufs au "Tagine Berbère" (sur la grande place) puis départ pour Taroudant. Parcours de liaison sans grand intérêt … pas même des chèvres dans les arganiers.
Lundi 7 mai, après une bonne nuit au "Riad el Aissi" visite de Taroudant, ville agréable au demeurant. Galère pour trouver la route du sud, au bout d'une demie heure nous y sommes ! Belle route de montagne, personne (c'est un lit motive), la journée s'achève dans la vallée des Almen avant de ce poser à"l'Arganier", bon établissement au personnel plein d'humour. Ici c'est la sécheresse, même les figuiers de barbarie ont mauvaise mine …
Mardi 8 mai, pour 40 dhs je fais réparer mes babouches que je porte depuis 2 ans et nous partons pour Tata par la vallée d'Aït Mansour, encore une fois : simplement magnifique. A hauteur de la mine nous prenons la piste très roulante où le Frontera en profite pour revêtir ses peintures de guerre !
Ayant évité Akka, il est de bonne heure et je décide d'aller dormir à Foum Zguid. Il fait 39°C et je me demande s'il est opportun d'aller à Chégaga.
 

Mercredi 9 mai, après la nuit torride à "l'auberge Iriki" (qui ne vaut que par sa situation) je renonce au désert, j'apprendrai par la suite qu'il y faisait 50°C … la route après Bou Azzer est défoncée par les semis de la mine, lamentable … par contre pour aller à Bleida c'est plutôt bien même quand le goudron brusquement s'arrête !
Soudain la piste retrouve celle de Zagora à Foum Zguid … et là c'est l'enfer de la tôle ondulée … un camion en a perdu ses pastèques éclatées sur la piste. Heureusement il y a moyen de faire de l'hors piste tantôt à droite, tantôt à gauche et le Frontera se régale du sable à la manière d'un skieur … Amezrou et ses bijoutiers (des filou me dit Naji à "Sauvage Noble" où nous passons la nuit, près du ksar de Tissergate), un tour au "belvédère" par une piste (de pierres) défoncée où les taxis Mercedes accompagnent les touristes ! Vue imprenable sur la vallée du Drâa depuis cet hôtel inachevé. Toujours 39°C. Sur la piste qui mène à Beni Zouli me voici bloqué par un pick up qui charge des pastèques … visite et dégustation … hummm.
 

Jeudi 10 mai, Naji nous accompagne dans le ksar puis c'est reparti pour la vallée du Drâa par la piste de la rive gauche. Belle balade entre architecture de terre et palmeraie. Bien sûr à chaque fois que je m'arrête prendre des photos, quand je reviens au 4x4 il y a du monde qui quémande … cette charmante jeune fille aura droit à sa photo souvenir grâce à ma petite imprimante Pogo, la boite magique qui distribue des souvenirs.
Ce ne fut pas le cas pour ce berbère qui me réclamait 200 dhs pour avoir pris des dromadaires "sauvages" du côté de Tissint …
Arrivée à Agdz, repas puis visite à Omar (commerçant de la "Maison Daraa Berbère") où nous bavardons une bonne partie de l'après midi en faisant quelques emplettes, il a des bijoux sympas et raisonnable … et la fameuse lanterne carré !
Nous dînons ensembles et nous dormons dans un magnifique appartement de location que vient de finir son cousin.

Vendredi 11 mai, en partant je fais un crochet au "Riad Tabhirte", je viens d'apprendre qu'Évelyne est partie depuis septembre, si j'avais su je serai venu dormir chez H maintenant qu'il est débarrassé de sa sangsue … super accueil …mais il faut continuer la route, la piste de la rive gauche vers N'kob, petites erreurs mais avec ma mère qui ne comprend pas grand-chose à la navigation, le Trip qui s'obstine à ne pas marcher, l'incapacité à transférer les points dans le GPS et Google Earth qui ne tourne pas au Maroc … c'est pas toujours évident !
A droite toute, direction Zaouïa Tafetchina, la piste goudronnée se déroule tranquillement, tout autant d'ailleurs sans goudron après Tafetchina. Plus préoccupé par un aigle splendide qui tournoi au dessus de nous que par un embranchement à gauche plus que discret … nous voici à Tanoumrhit, vers Zagora, quoi ? Donc demi tour … et premier souci mécanique : défaut électrique moteur … plus de turbo, plus d'accélération, tout coupe ! Nous voilà bien, au milieu de nulle part. Coupe le contact et redémarre et tout va bien, mais ça va recommencer pendant 3 jours !
Je retrouve la bonne piste qui n'a cet adjectif que pour la direction de Tazzarine … c'est de la pierre roulante pour grimper au col avec des ravines qui ne laissent que le passage des pneus entre la paroi et le vide … enfin nous sommes en haut, il n'y a plus qu'à redescendre par quelque chose de plus sympa, même un coin pique nique (il est 16 h 00 !) à l'ombre … le truc rarissime !
Du coup j'abandonne Aït Saadane-Alnif vu l'heure … il est 18 h 30 lorsque le moteur s'arrête devant "les Palmiers" à Alnif.
Bel établissement sympa avec de fameuses keftas aux œufs !
 

Samedi 12 mai : départ pour Merzouga. Roulant seul, l'objectif est de longer l'erg Chebbi sans s'aventurer dans les dunes … un petit tour dans le sable s'impose tout de même et là encore le Frontera a un comportement irréprochable !
D'hôtel en hôtel … les dernières dunes sont déjà là et c'est une piste dans l'hamada qui nous ramène sur Erfoud. La palmeraie est toujours aussi tristounette avec ses palmiers malade.
Une courte halte à Maamid, c'est le summum de la saleté avec son égout à ciel ouvert qui déborde et les déchets de toute nature qui bordent la route et les abord du grand ksar, quant à l'odeur … vrai déception quand l'on a constaté en de nombreux endroits les efforts faits sur la propreté urbaine (couronnés de résultats).
Agréable remontée de la vallée du Ziz. Redéception à Mesci où les abords de la source bleue sont jonchés de poches plastiques et de bouteilles vides le tout dans la pire des ambiances camping que l'on puisse imaginer … circuler y a rien à voir !
Arrivée à "l'Auberge Tinit" à la sortie d'Errachidia, pour une fois il y a quelques clients dans ce bel établissement tenu par une italienne.
 

Dimanche 13 mai, arrêt au grand lac dès la sortie d'Errachidia … couleurs, pêcheurs, canards et héron …
Les gorges du Ziz … appellation usurpée, même si c'est beau, rien d'extraordinaire qui vaille le déplacement. À Rich c'est le marché au bétail et les pick up débordent d'ovins.
Direction Goulmina par les gorges du Gheris … et là c'est magique et magnifique …
Bon repas à El Khorbat et arrivée à Tineghir par les kasbah ravagées.
Lundi 14 mai nous quittons nos amis de "Dar Ayour" la boucle des gorges Toghdra-Dadès en prenant la piste Tametatouchte-Msemrir. C'est LA journée. La lumière est avec nous mais le premier embranchement de piste semble fermé pour cause de travaux. Un jeune nous propose son aide et grimpe sur le marche pieds pour quelques km … si son aide pour l'entrée de piste était inutile (j'avais le point GPS), 15 km plus loin il me permet de rencontrer les nomades qui vivent dans les failles de roche … la piste atteint gentiment le col à 2 648 m puis louvoie longuement dans l'oued où à nouveau je prend un nomade stoppeur pour 15 km sur le marche pied !
Même dans les gorges du Dadès la circulation est inexistante … très très peu de véhicules et quelques caravanes de nomades qui remontent vers l'Atlas.
Aït Youl : prise de piste à droite, le début pierreux est tangent, mais la suite est pire, cette piste sympa a été bousillée par une bande de 4x4 qui a pataugé un jour de pluie, c'est devenu très cassant.
Super accueil "chez Houssine" à Tamaloute content de nous revoir dans son établissement. Deux 4x4 français sont là et un pisteur de Gandini. Ils essaient de me dépanner mon problème électrique sans résultat malgré des appels en France.

Mardi 15 mai nous voici partis pour traverser l'Atlas sud-nord, une erreur de cap nous amène à Toundoute au lieu d'Aït Atman … hors de question de revenir en arrière, donc direction Assermo mais l'entrée de piste n'est pas évidente à trouver ! C'est parti mais je n'avais pas prévu cet itinéraire et je n'ai aucun repère dans la tête ! Un motocycliste local nous donne un coup de pouce. Préoccupé par sortir de cette "galère" psychologique je ne profite guère du paysage mais cette piste est super, il faudra que je la refasse !
Nous retrouvons nos deux couples français peu après la Tassaoute qu'ils ont suivi … eau jusqu'au capot … j'ai bien fais de ne pas les suivre, pour moi c'était mi pare brise !
Retrouvailles avec la "Kasbah Timdaf" et sa sérénité.
Mercredi 16 mai, la journée d'avance est consacrée à récompenser le Frontera pour ses bons et loyaux services : je lui offre une galerie !
Il faut passer la journée avec Hassan pour tenter d'obtenir le résultat escompté … cintrage des tubes au butane, soudure au carbure, rectification de hauteur en courrant jusque chez le ferrailleur ! Le soir c'est fini et pour 600 dhs le résultat est satisfaisant.
Jeudi 17 mai … peinture … et farniente ! La dite peinture s'avèrera une catastrophe faute de préparation … je n'était pas là … 250 dhs à la poubelle, exorbitant par rapport à la veille !
Vendredi 18 mai c'est l'heure du chargement et c'est toute une affaire … au bout de 2 heures tout est rentré !
Pour ne pas prendre de risque mécanique : direction Moulay Bousselham par l'autoroute. Comme c'est curieux … aucune coupure moteur aujourd'hui ! Nous voici donc arrivés sans encombre à la "maison de oiseaux", établissement orphelin de sa créatrice et à vendre.
 

Samedi 18 mai, après une promenade ventée dans la barque à rame de Tabhirt sur la lagune de Moulay, qui finie avec la pluie, c'est le départ pour Tanger.
Dernier plein de gas oil à 70 centimes et l'enfer du port, pire qu'à l'aller. Je n'avais pas fait attention que le c.. de douanier avait écrit "moto" sur le papier vert … alors où est passée cette foutue moto … je vois se profiler l'importation illicite … alors je le prends de haut et ça passe, ouf ! Maintenant, après ½ heure de queue, il faut passer sous un portique à rayons X … et des cailloux ramassés se font remarquer ! Ça passe ! Et encore et encore les passeports, nous voici enfin dans la cale … 2.5 heures de retard au démarrage !
Dimanche 19 mai, nous retrouvons des connaissances de l'aller qui ont fait de bonnes pêches dans l'atlantique et un des couples précité … super galère sur une piste dite ouverte par le pisteur de Gandini : gué piègeux, une femme emportée par l'oued et comble, à 4 km de l'arrivée il manque 100 m de piste, emportée elle aussi … à qui se fier ?
L'Excelcior n'est pas mieux que l'Excellent (bouffe hors de prix et informations inaudibles) et à Barcelone … 1.5 heures de retard.
Pour ma part plus de problème électrique mais ce sont les freins qui font un drôle de bruit et n'ont guère d'efficacité, ce qui me vaut une photo de bienvenue …

Lundi 20 mai : 2 h 30 nous sommes arrivés, 3 h 30 la voiture est vidée et à 9 h 00 j'embauche

Frontera47 (Bernard) Agen, Lot & Garonne , France

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